dimanche 7 février 2010

la chanson de grand corps malade

6ème sens

La nuit est belle, l'air est chaud et les étoiles nous matent,
Pendant qu'on kiffe et qu'on apprécie nos plus belles vacances,
La vie est calme, il fait beau, il est 2 heures du mat',
On est quelques sourires à partager notre insouciance.
C'est ce moment là, hors du temps, que la réalité a choisi,
Pour montrer qu'elle décide et que si elle veut elle nous malmène,
Elle a injecté dans nos joies comme une anesthésie,
Souviens-toi de ces sourires, ce sera plus jamais les mêmes.
Le temps s'est accéléré d'un coup et c'est tout mon futur qui bascule,
Les envies, les projets, les souvenirs, dans ma tête y'a trop de pensées qui se bousculent,
Le choc n'a duré qu'une seconde mais ses ondes ne laissent personne indifférent,
" Votre fils ne marchera plus ", voilà ce qu'ils ont dit à mes parents.
Alors j'ai découvert de l'intérieur un monde parallèle,
Un monde où les gens te regardent avec gêne ou avec compassion,
Un monde où être autonome devient un objectif irréel,
Un monde qui existait sans que j'y fasse vraiment attention.
Ce monde-là vit à son propre rythme et n'a pas les mêmes préoccupations,
Les soucis ont une autre échelle et un moment banal peut être une très bonne occupation,
Ce monde là respire le même air mais pas tout le temps avec la même facilité,
Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés.
On met du temps à accepter ce mot, c'est lui qui finit par s'imposer,
La langue française a choisi ce terme, moi j'ai rien d'autre à proposer,
Rappelle-toi juste que c'est pas une insulte, on avance tous sur le même chemin,
Et tout le monde crie bien fort qu'un handicapé est d'abord un être humain.
Alors pourquoi tant d'embarras face à un mec en fauteuil roulant,
Ou face à une aveugle, vas-y tu peux leur parler normalement,
C'est pas contagieux pourtant avant de refaire mes premiers pas,
Certains savent comme moi qu'y a des regards qu'on oublie pas.
C'est peut-être un monde fait de décence, de silence, de résistance,
Un équilibre fragile, un oiseau dans l'orage,
Une frontière étroite entre souffrance et espérance,
Ouvre un peu les yeux, c'est surtout un monde de courage.
Quand la faiblesse physique devient une force mentale,
Quand c'est le plus vulnérable qui sait où, quand, pourquoi et comment,
Quand l'envie de sourire redevient un instinct vital,
Quand on comprend que l'énergie ne se lit pas seulement dans le mouvement.
Parfois la vie nous teste et met à l'épreuve notre capacité d'adaptation,
Les 5 sens des handicapés sont touchés mais c'est un 6ème qui les délivre,
Bien au-delà de la volonté, plus fort que tout, sans restriction,
Ce 6ème sens qui apparaît, c'est simplement l'envie de vivre.

2 commentaires:

  1. Bonjour Léandre !

    Je m'appelle Anaëlle et j'ai 18 ans. Je tiens à te laisser un message sur ton blog, et ca me ferait très plaisir d'avoir une réponse. Je suis moi-même atteinte d'une maladie génétique, mais je ne perd jamais espoir et je continue à me battre. Certaines choses me poussent à continuer. Par exemple, la chanson Sixième Sens de Grand Corps Malade qui me parle énormément, comme c'est surement le cas pour toi. J'avais les larmes aux yeux en voyant le cadeau qu'il t'avait fait au lancement du Téléthon 2009. L'autre chose qui me pousse à me battre, c'est le Téléthon. Je travaille toute l'année pour le Téléthon, car je fais partie de la coordination en Mayenne, pas très loin de chez toi. D'ailleurs, des collègues à moi t'ont rencontré, avec ta sœur, l'année dernière. J'aurai beaucoup aimé te rencontrer aussi, car je suis sûre qu'on a pleins de choses à se raconter. Si tu as envie de discuter, tu peux me contacter sur mon blog : http://the-head-full-of-dreams.skyrock.com
    Cela me ferait très plaisir d'avoir de tes nouvelles. En attendant, je te souhaite, ainsi qu'à ta petite sœur, pleins de bonheur et de bonnes vacances !!

    Anaëlle

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  2. merci léandre !
    Je ne connaissais pas les paroles de cette chanson. Elle me touche beaucoup et je vais conserver précieusement ce texte.
    lolotte

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